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Clinique d’une colique hépatique

La colique hépatique est due à la mise en tension brutale des voies biliaires par blocage transitoire d’un calcul.

Par le Dr Didier Mennecier

Quels sont les signes cliniques et le diagnostic d’une Colique Hépatique ?

La colique hépatique est due à la mise en tension brutale des voies biliaires, par blocage transitoire d’un calcul, soit dans le canal cystique, soit dans la voie biliaire principale.

Le terme de « colique hépatique » est d’une dénomination impropre car il s’agit d’une douleur le plus souvent continue alors que le terme « colique » désigne des douleurs intermittentes et en outre, ces douleurs ne sont pas d’origine « hépatique » mais biliaire.

Typiquement, la colique hépatique entraîne une douleur brutale « en coup de poignard » souvent intense, permanente, siégeant dans 2/3 des cas dans l’épigastre ou dans 1/3 des cas dans l’hypochondre droit (Figure n°1).

Cette douleur entraîne une inhibition de l’inspiration forcée et irradie vers l’épaule droite ou la fosse lombaire droite. Elle peut durer de quelques minutes à plusieurs heures mais la durée n’excède habituellement pas 2 à 4H. Elle est souvent accompagnée de vomissements.

Une durée supérieure à 6 heures doit faire évoquer une complication (cholécystite aiguë, angiocholite, ou pancréatite aiguë)

Figure n°1 : Douleur de colique hépatique

La colique hépatique est par définition une atteinte de la vésicule biliaire non compliquée et n’est donc pas associée à un syndrome infectieux ou à un ictère puisque le blocage du calcul est transitoire.

L’examen clinique doit chercher un signe de « Murphy » qui est une douleur provoquée lors de l’inspiration forcée, par la palpation de l’aire vésiculaire qui est située à la jonction des arcs costaux et du bord externe droit des grands droits de l’abdomen (Figure n°2).

Figure n°2 : Signe de Murphy

La biologie est normale et ne montre une élévation plus ou moins importante des transaminases (ALAT, ASAT) que s’il existe une migration lithiasique. Cette élévation peut être importante mais surtout très fugace avec une normalisation ou une forte diminution en 48 heures.

L’imagerie de première intention est l’échographie qui permet de voir au niveau de la zone vésiculaire des calculs qui apparaissent comme des petits « cailloux » blanc. Comme ils empêchent les ultrasons de se propager, ils forment ce que l’on appelle un « cône d’ombre » derrière eux (Figure n°3 et 4).

Elle montre avec une sensibilité à 95 % supérieure au scanner ou à l’IRM, des calculs vésiculaires même de toute petite taille (1 à 2 mm), improprement appelés microlithiase biliaire.

Figure n°3 : A. Sonde. B. Calculs dans la vésicule.
C. Image d’échographie
(Copyright Johns Hopkins Hospital – Traductions Monhepatogastro.net)
Figure n°4 : Présence d’un gros calcul vésiculaire
avec son « cône d’om
bre »

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