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Examens réalisés dans la RCH

La confirmation diagnostique repose sur un faisceau d’arguments, incluant l’aspect endoscopique de la muqueuse et l'histologie.

Par le Dr Didier Mennecier

Les examens d’endoscopie digestive sont obligatoires pour visualiser les atteintes du tube digestif et surtout pour réaliser des biopsies.

La confirmation diagnostique repose sur un faisceau d’arguments, incluant l’aspect endoscopique de la muqueuse et les caractéristiques histologiques du tissu malade (habituellement à partir des biopsies).

La réalisation d’une coloscopie est obligatoire puisqu’elle va permettre de mettre en évidence les lésions. Attention, les biopsies étagées comme nous l’avons dit précédemment, doivent être réalisées aussi sur les parties du colon qui sont apparemment saines.
Lors de ces examens d’endoscopies, des lésions endoscopiques évocatrices de RCH peuvent être visibles (Figure n°1) qui est une atteinte continue, commençant dès la jonction ano-rectale, s’étendant plus ou moins loin vers l’amont et s’interrompant de façon assez brusque. L’existence d’un deuxième foyer inflammatoire caecal périappendiculaire est classique. Le rectum peut être relativement moins atteint que les segments d’amont, spontanément ou du fait de l’utilisation récente de lavements.
La muqueuse est rouge, granitée, fragile, saignant au contact. Dans les formes graves apparaissent des ulcérations de taille et de forme variable, parfois sévères (ulcères profonds en puits).

Figure n°1 : Atteintes endoscopiques de la RCH

En histologie, les lésions les plus évocatrices de RCH sont une forte déplétion en mucus, la diminution nette de la densité cryptique, la distorsion sévère des cryptes, une surface muqueuse franchement villeuse. L’infiltration muqueuse par des polynucléaires neutrophiles et les abcès cryptiques ne sont pas spécifiques de MICI car elles se voient aussi au cours des colites infectieuses (Figure 2).

Figure n° 2 : Aspect histologique d’une RCH
(Source Site de la SNFGE
)

La réalisation d’un scanner abdominopelvien apporte peu d’éléments sauf s’il existe une colite grave afin de rechercher des signes de perforations.
Le plus souvent, l’épaississement pariétal est souvent peu marqué. Lors des poussées aigués, on peut observer une stratification pariétale donnant un aspect en « cible » correspondant au rehaussement muqueux, à l’oedème sous-muqueux et au rehaussement de la musculeuse propre.

L’IRM pour la RCH reste actuellement moins utilisé que dans la maladie de Crohn. La caractérisation d’un épaississement et d’un rehaussement pariétal intestinal dans la colite ulcéreuse après injection de gadolinium sur l’IRM sont corrélés avec le degré d’activité de la maladie mais cela n’apporte aucune information spécifique nouvelle.

En revanche, l’IRM est surtout utile dans la recherche des signes en faveur d’une cholangite sclérosante compliquant une RCH en mettant en évidence une succession de sténoses et dilatations des voies biliaires. Cette technique est actuellement l’examen de base des voies biliaires, car elle permet d’obtenir une bonne cartographie des voies biliaires.

Figure n° 3 : Cholangite sclérosante après opacification

Références :

  • Bouhnik Y, Bitoun A. Endoscopie dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales : sémiologie élémentaire et apport pour le diagnostic. Gastroenterol Clin Biol 1999;B143-B151.
  • Bouhnik Y. Moyens diagnostiques dans les MICI. Rev Prat. 2005;55:977-83.
  • Gore RM, Ghahremani GG. Radiological investigation of acute inflammatory and infectious bowel disease. Gastroenterol Clin North Am 1995;24:353-384.
  • Gore RM. Characteristic morphologic changes in chronic ulcerative colitis. Abdom Imaging 1995, 20 :275-78
  • Klein VHM, Wein B, Adam G, Ruppert D, Gûnther RW. Computed tomography of Crohn’s disease and ulcerative colitis. Fortscht Rôntgenstr 1995, 163 :9-1

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