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Clinique d’une diverticulite

La diverticulite est l'une des complications de la diverticulose colique dont le diagnostic repose sur la réalisation d'un scanner abdominal.

Par le Dr Didier Mennecier

Que se passe-t-il lors d’une diverticulite ?

La diverticulite est l’une des complications de la diverticulose colique. Elle correspond à l’inflammation d’une zone du diverticule, en général à son sommet, due à la présence de matières fécales desséchées à l’intérieur (stercolite).
Ces matières fécales vont entraîner une érosion de ce diverticule et par la suite entraîner une infection. La localisation de cette infection au sommet du diverticule explique que très rapidement la graisse qui est autour du colon va être atteinte par cette inflammation.

Figure n°1: Schéma d’une diverticulite sur un stercolite
(Copyright Pascal Marseaud – Actualités Innovation Médecine)

Cliniquement cette inflammation du diverticule va entraîner l’apparition d’une douleur abdominale le plus souvent située à gauche, associant une fièvre et des troubles digestifs.
Il est important de préciser que la fièvre n’apparaît que dans 70 % des cas et donc son absence n’exclut pas le diagnostic de diverticulite.

Devant l’apparition d’une douleur abdominale et d’une fièvre, un prise de sang devra être réalisée. Elle met le plus souvent en évidence un syndrome infectieux associant une hyperleucocytose, c’est-à-dire une augmentation du nombre de globules blancs (ou leucocytes) et un syndrome inflammatoire caractérisé par la présence d’une protéine C de l’inflammation (CRP) élevée.

Là encore l’augmentation des globules blancs est absente dans 50 % des cas et la CRP mettant 72 heures pour atteindre son taux maximum, peut-être normale ou peu augmentée au moment de la prise en charge.

Quels sont les examens qui sont réalisés pour faire le diagnostic d’une diverticulite ?

Nous voyons bien que la douleur et la fièvre peuvent être absentes au moment de la diverticulite et qu’il faut donc réaliser des examens complémentaires permettant de confirmer le diagnostic de diverticulite.

Un abdomen sans préparation peut-être réalisé mais cet examen est très limité et hormis la possibilité d’objectiver d’emblée une complication à type de perforation, il ne permet pas de confirmer le diagnostic de diverticulite.

L’examen recommandé est la tomodensitométrie abdominale (ou scanner abdominal) qui est l’examen de référence (Figure n°2).

Cet examen permet de mettre en évidence 3 anomalies caractéristiques d’une diverticulite :

  • Un épaississement de la paroi colique le plus souvent supérieur à 4 mm,
  • Des anomalies de la graisse qui est autour du colon
  • La présence de diverticules coliques.
Figure n°2 : Scanner abdominal objectivant une diverticulite.
La flèche montre deux diverticules au sein d’une paroi colique épaissie
(Copyright Dr D.Mennecier)

Cet examen permet aussi de définir la gravité de la diverticulite qui n’est pas obligatoirement associée à des signes cliniques bruyants. Ainsi le scanner abdominal diagnostique les formes sévères devant la présence d’un abcès voire de perforation par la présence d’air ou de produit de contraste extra-digestif.

Il est à noter que cet examen doit être réalisé rapidement (dans les 24 premières heures) afin d’éviter un retard diagnostic et donc un risque de complications.

Les autres examens d’imagerie comme l’échographie, l’I.R.M. et l’endoscopie virtuelle n’ont aucune indication dans ce contexte.

L’endoscopie digestive (coloscopie) est clairement contre-indiquée à la phase aiguë en cas de suspicion clinique de diverticulite. En effet le risque de perforation colique est majeur.

Comme nous l’avons vu les diverticules sont plus fréquents au niveau du colon sigmoïde. L’inflammation des diverticules à ce niveau est donc appelée sigmoïdite diverticulaire.

Lorsqu’il existe une inflammation des diverticules du colon droit, localisation comme nous avons vu précédemment, beaucoup plus rare dans les pays occidentaux, le diagnostic d’appendicite peut être évoqué. De toute façon la réalisation dans ce contexte d’un scanner abdominal permettra de poser le diagnostic.


Références :

  • Quelle est la valeur diagnostique des différents examens dans la diverticulite simple et compliquée ? Quelle doit être la stratégie diagnostique ? Marc Zins, Jean-Michel Bruel, Patrick Pochet, Denis Regent, Didier Loiseau. Gastroenterol Clin Biol 2007;31:15-19
  • Traitement médical des diverticulites aiguës non compliquées. Arnaud BOURREILLE, Philippe MONTRAVERS, Jean BOYER, Jean-Luc SCHMIT, Laurent TEILLET, Didier LOISEAU. Gastroenterol Clin Biol. 2007;31:21-26
  • Prise en charge thérapeutique des formes compliquées de la diverticulite sigmoïdienne (abcès, fistule et péritonite). Jean-Yves Mabrut, Emmanuel Buc, Marc Zins, Franck Pilleul, Arnaud Bourreille, Yves Panis. Gastroenterol Clin Biol. 2007;31:27-33
  • Traitement chirurgical à froid de la diverticulite sigmoïdienne. Emmanuel Buc, Jean-Yves Mabrut, Francis Génier, Stéphane Berdah, Laurent Deyris, Yves Panis. Gastroenterol Clin Biol. 2007;31:35-46
  • Prise en charge de l’hémorragie d’origine diverticulaire. Franck Pilleul, Emmanuel Buc, Jean-Louis Dupas, Jean Boyer, Jean-Michel Bruel, Stéphane Berdah. Gastroenterol Clin Biol. 2007;31:47-52

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