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Examens lors d’une hépatite C

Le médecin va réaliser et va vous demander des examens pour évaluer la gravité de votre infection par l'hépatite virale C.

Par le Dr Didier Mennecier

Voyons maintenant les examens que votre médecin va vous demander pour évaluer la gravité de votre infection :

L’interrogatoire va permettre de rechercher dans vos antécédents un mode probable de contamination et de définir ainsi la durée de l’infection. On recherche ainsi l’utilisation de drogue par voie intra-veineuse ou intra-nasal, des tatouages, des percings, des gestes invasifs médicaux réalisés avant 1992 (endoscopie, arthroscopie, chirurgie lourdes), une transfusion sanguine avant 1990. Dans 30% des cas on ne retrouve aucun cause probable de contamination.

L’examen clinique recherche en palpant votre abdomen si votre foie est perçu, il existe alors une hépatomégalie. L’examen de la peau recherche des signes de complications comme des angiomes stellaires, une circulation veineuse collatérale, un ictère.

Les examens biologiques courants suivant vous seront demandés : un dosage de vos enzymes hépatiques ALAT et ASAT qui sont augmentées s’il existe une réaction inflammatoire dans votre foie, un dosage du taux de Prothrombine (TP) qui correspond à votre fonction hépatique et d’autres dosages selon vos antécédents ou les examens que vous avez déjà remis à votre médecin.

Devant un sujet ayant une sérologie positive, le premier examen à effectuer est la recherche de l’ARN viral. Une PCR négative signifie que l’infection est ancienne et que le sujet est guéri. Une PCR positive signifie que l’infection est chronique. Il faut alors élargir le bilan par la recherche du génotype.

Examens biologiques plus spécifiques concernant le virus de l’hépatite C.

La sérologie viral C permet la détection des anticorps anti-VHC basée sur l’utilisation des tests ELISA (enzyme-linked immunosorbent assay) qui détectent un « mélange » d’anticorps dirigés contre les protéines constitutives du virus de l’hépatite C. Attention, ils signent que la personne a eu un contact avec le virus.

Les anticorps restent positifs, comme nous avons vu précédemment, après un contact avec la maladie et une guérison. Ils restent positifs pratiquement toute la vie.

La PCR en temps réel (Polymerase Chain Reaction) est une technique de biologie moléculaire très complexe qui met en évidence dans le sang le « génome » du virus (ARN). Il s’agit de la technique la plus sensible pour apporter la preuve que le virus est actif en se multipliant puisque l’on met en évidence son ARN dans le sang.

Cette PCR est à la fois qualitative, on met en évidence si le virus est présent (PCR + ou -) et quantitative, on obtient la charge virale du virus C (sa quantité) afin de connaître l’intensité de sa réplication. Cette technique permet de connaître le nombre de virus circulant par ml de sang avec une sensibilité très faible, soit 100 copies par ml.

Le génotypage du virus va permettre de connaître le type de virus qui infecte le patient.

La fibrose va définir l’intérêt ou non de vous proposer un traitement. Une échographie abdominale peut-vous être demandé afin de visualiser votre foie et voir s’il existe des complications. De la même façon un scanner hépatique ou une IRM hépatique peut vous être demandée.

Il faut bien comprendre que le retentissement hépatique qu’aura occasionné le virus ne pourra être évalué qu’avec une étude du tissus du foie. Cette étude du foie peut être réalisée par une analyse d’un fragment du tissu hépatique que nous pouvons récupérer lors d’une Ponction Biopsie Hépatique (PBH). Actuellement nous pouvons utiliser des marqueurs non invasifs de la fibrose hépatique comme le Fibrotest , le Fibromètre et/ou le Fibroscan qui peux éviter la réalisation d’une PBH.

C’est cette fibrose qui va définir l’intérêt ou non de vous proposer un traitement.


Références :

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