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Évolution de la RCH

La RCH évolue habituellement sous forme de poussées de syndrome dysentérique entrecoupées de rémissions parfois très longues.

Par le Dr Didier Mennecier

Il est très difficile lors de la première poussée de prédire l’évolution de la maladie.

La RCH évolue habituellement sous forme de poussées s’exprimant par un syndrome « dysentérique » caractérisée par des évacuations faites de glaires et de sang (glairo-sanglantes) sans selles (afécales) entrecoupées de rémissions parfois très longues.

L’intensité des poussées et la réponse au traitement médical sont très variables et peu prévisibles, même si la symptomatologie est conditionnée par l’étendue de l’atteinte. Des poussées rapprochées annoncent souvent une mauvaise réponse au traitement.

Dans environ 10% des cas, la maladie évolue d’emblée selon un mode continu, chronique actif, sans rémission.
La rémission clinique s’accompagne habituellement d’une rémission endoscopique observée à 1 an chez environ la moitié des patients.

La RCH tend plutôt à diminuer au cours des années.

La probabilité de rechute dans l’année qui suit une poussée est plus élevée au début de la maladie, de l’ordre de 50% les premières années, puis diminue pour atteindre 10 à 15% après 10 ans d’évolution.

Un tiers des malades ne font pas de nouvelle poussée au cours des 10 premières années suivant la poussée inaugurale. L’intensité de cette poussée inaugurale ne permet aucun pronostic à long terme: une maladie très active au départ ayant fait discuter la chirurgie peut se calmer et ne pas récidiver avant plusieurs années ou avoir une évolution bénigne.

Le risque de chirurgie est variable dans la RCH. Il est de l’ordre de 20-30% après 25 ans.
Le risque de colectomie est plus élevé au début de la maladie, particulièrement au cours de la première année, puis se ralentit et après 10 ans devient stable, d’environ 1% par an.
L’extension et la sévérité de la RCH au moment du diagnostic sont les meilleurs facteurs prédictifs du risque de colectomie.

La survie des patients ayant une RCH est globalement peu différente de celle de la population générale. Mais les études actuelles montre un risque de décès plus important dans la première année.

Il existe une augmentation de décès dans l’année suivant le diagnostic en rapport avec les formes graves et fulminantes. Mais cette surmortalité initiale a considérablement diminué avec la standardisation de la prise en charge thérapeutique des formes graves.

A long terme il existe une augmentation des affections hépatobiliaires et des cancers digestifs, mais une diminution des affections cardiovasculaires et respiratoires liées au tabac du fait de la faible proportion de fumeurs dans la population RCH.


Références :

  • LANGHOLZ E, MUNKOLM P, DAVIDSEN M, BINDER V. Course of ulcerative colitis: analysis of changes in disease activity over years. Gastroenterology 1994; 107: 3-11.
  • PALLI D, TRALLORI G, TARANTINO O, EDILI E, D’ALBASIO G, PACINI F et al. General and cancer specific mortality of a population based cohort of patients with inflammatory bowel disease: the Florence study. Gut 1998; 42: 175-9.

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