Quel est le rôle de l’estomac dans l’organisme ?
Avant leur arrivée dans l’estomac, les aliments subissent quelques transformations engendrées par la mastication et la salive et passent ensuite dans l’œsophage. Rapidement, le bol alimentaire se retrouve dans l’estomac et prend le nom de chyme.
À cet endroit, par brassage et péristaltisme, le chyme est mélangé au suc gastrique. C’est à ce moment que les fonctions chimiques de l’estomac font leur apparition.
La surface de l’estomac est ponctuée de milliers de cryptes (puits) donnant accès aux glandes gastriques qui comprennent plusieurs types de cellules : soit les cellules à mucus (qui produisent le mucus), les cellules pariétales (qui produisent l’acide chlorhydrique HCl) et les cellules principales (qui sécrètent la pepsine).
Chacune de ces sécrétions digestives (le mucus, l’acide chlorhydrique et la pepsine) ont un rôle à jouer dans la digestion des aliments. La muqueuse gastrique est recouverte de mucus en microscopie électronique avec les ouvertures des cryptes comme des grottes (Figure n°1).
Lorsque l’estomac contient de la nourriture, il sécrète un acide grâce à l’activité de cellules pariétales qui sécrètent des ions de chlore (Cl-) et des ions d’hydrogène (H+) formant ainsi l’acide chlorhydrique (HCl). Ce dernier a un pH se situant entre 1 et 2 et les cellules gastriques peuvent produire environ deux litres d’acide chlorhydrique par jour. La quantité d’acide produite dépendant des aliments ingérés et de leurs quantités.
L’acide chlorhydrique a plusieurs rôles à jouer dans le processus de digestion : agir dans la conversion du pepsinogène en pepsine, convertir les glucides en glucose et fructose et détruire la majorité des bactéries qui pourraient pénétrer dans le tube digestif avec les aliments.
Les cellules principales ont pour rôle la sécrétion de la pepsine, qui est efficace seulement lorsque le pH est très acide et dont le rôle est de digérer le collagène, principal constituant du tissu fibreux présent dans la viande.
L’estomac doit se protéger des éléments chimiques puissants qu’il produit. Pour ce faire, il sécrète un mucus grâce au cellules à mucus, à l’épreuve de l’action de la pepsine et du HCl, qui recouvre les parois internes de l’estomac.
Les différentes couches de la paroi gastrique associent de haut en bas : la muqueuse qui est correspond à la paroi interne de l’estomac, qui contient les cryptes et glandes gastriques, la sous-muqueuse, la musculeuse qui contient les trois couches de fibres musculaires que nous avions détaillé lors du chapitre sur l’anatomie et enfin la séreuse qui correspond à l’enveloppe externe de l’estomac.
Nous observons, sur le schéma de droite (Figure n°2), que les glandes gastrique sont bien constituées par une paroi contenant les cellules principales, pariétales et à mucus. Ces cellules vont donc produire l’ensemble des sécrétions nécessaires à la digestion et vont ainsi se déverser par les cryptes vers la lumière de l’estomac.
L’estomac doit donc se protéger des éléments chimiques puissants qu’il produit et c’est pour cela qu’il produit du mucus qui s’oppose à l’action de la pepsine et du l’acide chlorhydrique.
Lorsque la production de mucus n’est pas suffisante ou adéquate, s’ensuit la formation de gastrites et d’ulcères.
Références :
- Collège des Enseignants de Gastro-entérologie – Item 290 – Ulcère gastrique et duodénal – 2004
- Dépistage de l’infection à Helicobacter pylori : pertinence et populations concernées – HAS 2010.
- Place respectives de l’endoscopie et du test respiratoire dans le diagnostic et le contrôle de l’éradication de l’Hp – HAS 2003.
- Les inhibiteurs de la pompe à protons chez l’adulte. Bon usage du médicament – HAS 2009
- Recommandations de bonne pratiques « Le bon usage des anti-sécrétoires gastriques chez l’adulte » – AFSSAPS 2007.
- Recommandations de la SFED: Techniques d’hémostase des ulcéres gastriques et duodénaux – HAS 2004.
- Management of bleeding peptic ulcer in France : a national inquiry. Lesur G, Bour B, Aegerter P – Association Nationale des Hépatogastroentérologues des Hôpitaux Généraux. Gastroenterol Clin Biol. 2005;29(2):140-4.
- Bourienne A, Pagenault M, Heresbach D, et al. Étude prospective multicentrique des facteurs pronostiques des hémorragies ulcéreuses gastroduodénales. Gastroenterol Clin Biol 2000;24:193-200.
- Lesur G, Artru P, Mitry E. Hémorragies digestives ulcéreuses : histoire naturelle et place de l’hémostase endoscopique. Gastroenterol Clin Biol 2000;24:656-66.